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Abîme_

  • Writer: Alice
    Alice
  • Dec 4, 2018
  • 1 min read

Seule. Silence. Seul le silence, seul le silence dans les soirées d'automne qui veut déjà être hiver.

Douleur. Dormir. Dormir la douleur car le réveil est désespoir, angoisse, angoisse du désespoir.


Vide.


Faute, faillite, faute de la faillite, énième naufrage d'un énième bateau trop fragile, coulé par ses capitaines, disparu dans l'abîme d'un océan. Flottent tout autour des bouées rouges, elles flottent et on peut s'y accrocher pour tenir encore, quelques minutes seulement, avant de vouloir lâcher.


Sur terre, la Terre tremble sous les pieds, et ça fait trembler les tripes. On ne peut pas rester sur place, il faut bouger, mais bouger n'est pas possible. Peu importe ce que l'on avale, il n'y a jamais assez d'énergie pour se remettre en route. Mais on continue d'avaler, c'est bon, c'est chaud, ça bouche, ça rentre et ça sort et on s'en sort comme ça.


On attend. On attend que la terre arrête de trembler, que la Terre arrête de tourner, mais on ne sait pas combien attendre. Si on la serre elle arrêtera peut-être de secouer ce corps épuisé qui fait si mal ? Mais non, elle doit trembler autant qu'elle a besoin, cette fois jusqu'au bout, jusqu'à égoutter toute la douleur. Seul restera alors ce corps, autrefois aussi désirant, délirant, aujourd'hui un tas de chair gras et inconsistant dont personne ne se souviendra bientôt.


Se rendre c'est facile, lâche, trop lâche. Mais quand résister ne fait plus rien, ni bien, ni mal, ni peur, ni bizarre, à se rendre on y gagne du temps.



 
 
 

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