O'zbekiston, rahmat_

Et donc, me revoilà à Tashkent. La boucle, double, est bouclée.

J'ai levé le pied aujourd'hui, d'un coup, si de vitesse on pouvait parler pour ce voyage, tout le long duquel j'ai choisi la lenteur. J'ai choisi de savourer les choses doucement, parfois même là où il n'y avait rien à savourer, parfois plus que le nécessaire, pour être sûre d'emmener les impressions avec moi, d'en oublier aucune.

J'ai donc accepté que le réceptionniste de la guesthouse me conduise à la gare de Marghilan ce matin, puis à Tashkent j'ai pris des bus et le métro. J'ai marché presque 400 kilomètres durant ce mois, et aujourd'hui d'emblée les jambes sont lourdes. J'ai faim, très faim, alors que je n'ai jamais mangé trois repas par jour depuis mon arrivée. Soudain, le corps fatigue.

Pour une raison ou une autre j'arrive toujours à écraser mes voyages contre la reprise du boulot, ainsi après-demain il est déjà l'heure de recommencer. Ça m'inquiète, un peu, je n'ai pas suivi le cabinet comme il aurait fallu si près de la rentrée, mais je sais que ça va aller; je retombe toujours sur mes pattes, c'est limite énervant. Le fait est que j'ai rarement été aussi intime avec moi-même, pendant aussi longtemps, si près de mes envies, loin du jugement, au service de mes désirs et de mes besoins. Et ça m'a reposé l'âme. Pendant un mois, j'ai été moi-même vingt-quatre heures sur vingt-quatre. En plus des photos, des souvenirs que j'ai acheté en quantité industrielle, des mémoires, j'espère emmener avec moi cette sérénité, cet ancrage, cette paix. Me sentir toujours en sécurité. Quitte à m'ennuyer.

Xayr, O'zbekiston, rahmat!!